Un peu d'histoire :
En 1959, les marques Rousseau, Thiébaud et Rémy, se réunissent pour former la Compagnie Continentale de Motoculture (CCM). En avril 1960, John Deere prend part à ce regroupement, la CCM devient le Compagnie Française John Deere.
Notre moissonneuse est donc française et a été fabriquée par Rousseau dans son usine de Fleury les Aubrais (45) . Elle arbore les couleurs de John Deere suite au rapprochement de cette marque envers la CCM.
La licence Jeantil fait elle référence au système de nettoyage bien particulier dit "à cages d'écureuil" qui équipe cette machine. Ce système sera par la suite remplacé par un nettoyage plus conventionnel, ce qui donnera naissance à la CCM 245.
Revenons à notre moissonneuse, celle-ci n'a pas été épargnée lors de ses nombreuses années de labeur et le programme est chargé pour la remettre en état: moteur gelé, trou béant à l'arrière suite au démontage de la presse, coupe en triste état...
Commençons par l'arrière de la Rousseau. La presse ayant disparu, nous choisissons de la remplacer par une hotte afin d'avoir une meilleure visibilité sur le système de nettoyage qui fait l'originalité de cette machine.
Pour réaliser cette hotte, nous disposons d'un modèle monté sur une CCM 245 déjà présente dans notre collection. Le modèle est démonté, nous relevons des cotes dessus pour en faire une copie la plus proche possible.
Pour faire les côtés, deux tôles sont découpées et nervurées à l'aide d'un petit montage placé sous une presse hydraulique. Une troisième tôle est cintrée pour
faire le dessus de la hotte. Les bords des trois tôles sont arrondis au marteau puis soudés entre eux au chalumeau.
La hotte prend forme !
Un cadre en cornière de 40mm est formé et ajusté avant d'être soudé autour des tôles. La hotte est présentée sur la Rousseau pour tracer et percer les trous nécessaires à sa fixation.
Le capot des commandes hydrauliques étant manquant, c'est celui de la CCM 245 qui va également nous servir de modèle. La réalisation de ce capot est semblable à celle de la hotte arrière.
Passons maintenant au gros morceau de cette restauration: la remise en état de la coupe. Le programme est chargé: bras de levage des rabatteurs tordus, montants en bois remplacés par des tiges d'acier, diviseurs pliés et cassés, fond de coupe percé...
Les bras de réglage de la hauteur des rabatteurs ont été plusieurs fois tordus, cassés et renforcés. Ils sont irrécupérables et seront remplacés par des nouveaux tubes. Le démontage des éléments composant les rabatteurs n'est pas une mince affaire. Les tiges d'acier remplaçant les montants en bois ont été directement soudées sur le tube central et sur les tôles de liaison. Il faut jouer de la disqueuse pour séparer tout ça. La plupart des tôles de liaison seront refaites.
Les diviseurs sont composés de six éléments reliés entre eux par des soudures ou par des vis d'assemblage. Le diviseur droit est complet mais sa base est cassée. Les différentes tôles sont séparées puis dépliées pour en relever la forme. Des nouvelles tôles sont formées et ajustées, la pointe du diviseur d'origine est conservée pour être ressoudée au bout de la base. Le diviseur gauche est un peu plus complexe, il possède une lumière pour laisser le passage au pignon et à la chaine d'entraînement des rabatteurs. La pointe d'origine étant manquante, elle est refaite en totalité.
Petit à petit, le châssis de la coupe est mis à nu. Un profilé soutenant le fond de coupe du côté droit doit être remplacé. Si les panneaux verticaux placés de part et d'autre de l'entrée du convoyeur sont simples à refaire, la tâche se complique pour réaliser les demi cônes qui viennent se fixer dessus. Le cintrage de la nouvelle tôle de fond de coupe est fait avec beaucoup de soin pour qu'elle épouse au mieux les profilés. Elle sera ensuite soudée par en dessous sur le châssis.
Toutes les pièces de tôleries refaites sont remontées. La remise en état de la coupe prend fin en attendant une couche de peinture protectrice. La coupe, les rabatteurs, la hotte arrière et le coffre à batterie sont mis en peinture. Dans le futur, c'est l'ensemble de la moissonneuse qui sera repeinte.